Royal et Bayrou d'accord pour la fin de l'affrontement entre "blocs"
PARIS (AFP - 28/04/2007 10h50) - Ségolène Royal et François Bayrou qui ont mené samedi un débat sans précédent sous la Vème république, se sont dits d'accord pour souhaiter la fin de l'affrontement entre "blocs" et pour affirmer que leur rencontre ne se solderait pas par un ralliement du candidat UDF.
Il s'agissait, selon la candidate socialiste arrivée deuxième au premier tour de l'élection présidentielle avec 25,8 %, derrière Nicolas Sarkozy (31%), de "faire un bout de chemin ensemble", de "faire émerger des convergences".
Mme Royal et le président de l'UDF, arrivé troisième avec 18,57% des suffrages le 22 avril, ont donc, sur un ton calme et direct mais constamment courtois, confronté leurs programmes et leurs points de vue sur
Si les deux responsables ont développé des thèses divergentes notamment en matière économique, ils ont dégagé de nombreux points d'accord, par exemple, sur la nécessité d'abolir l'adoption de projets de loi sans débat (49.3), les indemnités des députés ou pour dénoncer un "verrouillage médiatique".
Cette rencontre avait par avance été dénoncée par l'UMP. "Petites combines" menées "dans un hôtel parisien", ce qui n'est pas "la République irréprochable", avait déclaré dans
Les responsables socialiste et centriste étaient d'ailleurs assis côte à côte, séparés certes, mais pas face à face, autour d'une table recouverte de blanc.
"L'affrontement bloc contre bloc, ça ne marche pas", a lancé Mme Royal dès l'ouverture de la rencontre, retransmise à partir de 11H15.
C'est précisément le thème que M. Bayrou avait développé pendant toute sa campagne électorale et qu'il a à nouveau repris: "sur des sujets comme les banlieues, on devrait discuter ensemble".
Fort de ses 6,8 millions de voix réunies le 22 avril, le député béarnais a parlé des "trois forces qui structurent la vie politique française" droite, gauche et centre, avec des dirigeants "de la même génération: nous avons le devoir de faire bouger les choses".
"Nous ne parlons pas au nom des partis", a nuancé Mme Royal, soulignant qu'elle a engagé "un dialogue direct avec les Français" et qu'elle "dépasse les partis politiques". "Il n'y a pas entre nous de tractations de couloirs entre organisations politiques", a souligné
Une foule de journalistes, photographes, cameramen se pressait à l'hôtel où se déroulait cette rencontre inédite;
L'organisation de la rencontre avait été compliquée, plusieurs médias (PQR, Canal +) refusant de l'organiser au nom de l'égalité des temps de parole.
Du coup, Mme Royal et M. Bayrou avaient accusé M. Sarkozy de "pressions", ce que le candidat UMP a récusé, mettant en cause, à propos de M. Bayrou, "la hargne de mauvais perdants qui ne se résignent pas à quitter la scène".