Choisir au premier tour, éliminer au second

Publié le par vietnampoursegolene

L’adage appris aux étudiants de droit constitutionnel a marqué plusieurs générations. Il reste séduisant.
Au premier tour, on choisit parmi les nombreux candidats aux idées très diverses, aux programmes qui ne pourront pas réunir une majorité d’électeurs. On vote pour les idées que l’on trouve les plus proches des siennes, même si on sait parfaitement qu’elles ne peuvent passer au second tour. On adresse aussi des messages, parfois protestataires voire violents, comme ce fut le cas longtemps du vote des extrêmes.
Au second, les deux candidats ayant recueilli le plus de suffrages seuls restent en lice. Alors, on se retrouve souvent avec deux sensibilités différentes, deux choix de sociétés. Cela tend à accentuer les différences, à cristalliser une séparation de la société selon la ligne droite-gauche classique (tellement classique, que cette distinction héritée de la Révolution, a été reprise dans un grand nombre de pays du monde). Alors, on élimine le candidat dont on ne partage pas les idées.
Heureux temps, aujourd’hui révolus.
Depuis 2002, on sait que l’on peut ne plus avoir le choix au second tour. Pire, l’un des deux candidats restant au deuxième tour peut porter en lui la négation de la démocratie et de nos valeurs républicaines. En 2002, 85 % des votants n’ont pas eu le choix. Au manque de légitimité du candidat élu, on peut associer une frustration d’une part croissante des électeurs.
Ce 22 avril, pour avoir le choix d’un modèle de société, d’un programme clair, il faut faire mentir l’adage. Désormais, il faut éliminer au premier tour pour avoir la possibilité de choisir au second tour. L’enjeu est de taille. Et que l’on ne nous parle pas de rénover la politique, les institutions, la République... lorsqu’on s’en préoccupe à quelques semaines du premier tour. C’est un peu tard, et pour tout dire, non dénué d’arrière-pensée.

A dimanche !

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